Soumise et esclave

Au risque d’enfoncer une porte ouverte, pas si ouverte que cela, comme on peut le craindre à lire certaines annonces et à voir le comportement de certains en soirée, il semble nécessaire de rappeler, que les soumises et les esclaves sont des femmes, non des animaux domestiques ou des ustensiles de nettoyage, qu’elles ont donc une sensibilité, des désirs et que tout comme leurs Maîtres elles aspirent aux plaisirs.

En français « soumise » est le terme quasi exclusivement employé, les Anglo-saxons sont légèrement plus précis en distinguant :
Bottom : celle qui se placera en position de soumise le temps d’un jeu.
Submisive : la soumise dans une acceptation plus restreinte qu’en français.
Slave : l’esclave dans un sens plus large qu’en français et sans la connotation péjorative.

Certains, percevant les limites du seul terme « soumise » pour décrire la multiplicité des vécus qu’il recouvre, ont tenté de classer les soumises en 9 niveaux en fonction de leur engagement dans la relation. Cette classification, connue comme « les 9 degrés de la soumission », séduisante sur un plan didactique, présente l’inconvénient, outre d’être réductrice, de quasiment limiter la soumission à la mesure du temps que la soumise consacre à la relation. Elle n’éclaire ni sur l’esprit ni sur la dynamique de la relation.

Dans la langue française le terme soumis(e) (celui qui obéit à des règles, ainsi que le définit le Petit Larousse) véhicule une connotation d’obéissance à des règles sans référence à une notion d’appartenance, alors que le terme esclave (qui est sous la puissance absolue d’un maître qui l’a rendu captif ou qui l’a acheté, ainsi que le définit le Petit Larousse), place au premier plan la notion d’appartenance, l’obéissance est implicite. C’est à partir de ces définitions de bases qu’il convient d’en étudier la spécificité dans le monde BDSM.