Terrier BDSM, conduit numéro deux : le bondageAvec tout d'abord un peu d'histoire personnelle pour débuter ensemble dans ce 2e conduit... Sachez que j'ai toujours désiré être attachée (signe principal d'une contrainte provenant d'une volonté extérieure) que cette idée m'a longtemps fait frémir de peur - ce n'est pas évident de se concevoir ainsi à merci d'un(e) autre. Le grand Houdini a d'aussi loin que je me souvienne, tenu une place certaine dans mes pensées: cet homme, d'une agilité, dextérité, résistance et souplesse incroyable, a relevé des défis hors norme en matière d'évasion de toutes sortes. D'autres imposaient à son corps des contraintes matérielles, et il a réussi à chaque fois à en saisir l'esprit pour mieux s'en défaire. C'est un peu ce que je vous propose de faire avec moi: nous allons dépasser les différentes façons de ligoter une soumise, et tâcher d'atteindre ce qui fait l'esprit du bondage... pour mieux s'y attacher! Attaquons-nous tout d'abord au plus simple:la contrainte physique. Les cordes attachent, maintiennent, enserrent, et délimitent les mouvements possibles, les contours du corps. La phase de mise en place du bondage est pour moi un moment privilégié, très sensuel. Les cordes qui glissent sur ma peau me font frissonner, créant quasiment une excitation physique. D'autant que je ne sais que rarement ce que mon Maître veut réaliser. Selon ce qu'il veut me voir porter, et de quelle façon, je tends mes muscles, je place mes membres. Les cordes sont toujours trop lentes et trop rapides à se resserrer autour de moi: ne pas bouger, ne pas gêner les préparatifs. La délivrance vient petit à petit, au gré des arrêts des nœuds, totale lorsque le bondage est terminé. Je peux alors me relâcher dans mes liens, mon corps gardant la position désirée par mon Maître. Les cordes sont toujours serrées de façon à ne pas couper la circulation sanguine, mais aussi avec une certaine force qui fait ressentir pleinement l'habit de chanvre ou de coton. A ce moment, la peur prend le pas sur l'excitation un instant, pour mieux la renforcer dès qu'elle s'évanouie: je me rend alors bien compte de ce qu'il m'est possible ou pas, et je me laisse envahir par une douce panique animale (mais qu'allais-je faire dans cette galère ?!) Le comble de la contrainte physique réside dans le bondage à maintenir soi-même... Je m'explique: il est des formes d'attachement, où la robe de chanvre n'est jolie, les nœuds bien alignés, que si la soumise ainsi enlacée garde sans bouger certaines positions. Ainsi le bondage maintient une partie du corps, tandis que le corps retient le bondage. Et c'est à la fois une fierté et une torture que de rester immobile pour la beauté de l’œuvre - et surtout la satisfaction du Maître... Fierté et esthétisme, inhérents au bondage... Les cordes soulignent les courbes du corps, et si mon Maître choisit tel ou tel autre système de lien, c'est aussi par sens de l'esthétisme. Il me trouve belle ainsi et je suis fière de cette attention. Tous les bondages ne sont pas "sortables", mais les florentines (ou certaines robes qui peuvent se porter en guise de sous vêtements) peuvent passer quasiment inaperçues. J'en ai déjà porté à l'extérieur, en soirée BDSM ou tout simplement pour aller au restaurant (le seul vrai restaurant japonais de paris puisqu'on y pratique le Shibari) - et là, c'est l'affolement général des sensations ! Je sais en effet que seuls les initiés reconnaîtront les florentines(pour ne garder que cet exemple) comme signe d'engagement dans le BDSM.Et que les autres ne remarqueront, éventuellement, qu'un drôle de bracelet géant. Mais comment faire la différence, comment reconnaître les initiés dans la foule anonyme ? Peur d'être reconnue, envie d'être reconnue en tant que soumise - que mon Maître soit fier de me voir arborer ces marques avec toute ma confiance dans son choix de me les faire porter au regard de tous. À ce trouble se rajoute celui créé par la robe même - des nœuds sont placés à des endroits stratégiques où les cordes parfois simplement s'appuient; essayez alors de marcher, de vous asseoir... La moindre vibration, le moindre mouvement devient acte charnel. Et là, seul mon Maître qui a placé les nœuds, peut comprendre mes rougeurs intempestives... Complicité, liaison des âmes: dernier pan du triptyque bondage. Seul mon Maître connaît les nœuds qui me font frémir, mon Maître est le seul en qui j'ai suffisamment confiance pour lui offrir mon corps à transformer en tableau de nœuds. La corde qui m'enlace, c'est son désir, au sens de plaisir et volonté, c'est sa force, c'est son amour, c'est lui. Je me livre à lui - et il m'entoure de son essence, me protège. Quelle liberté dans ces liens ! Quelle sensation de puissance ! Il ne peut plus rien m'arriver de désagréable, ma robe de chanvre signale mon appartenance: les initiés m'approcheront avec le respect dû à mon Maître; les ignorants verront une jeune femme marchant bien droite, le front haut, aux côtés d'un homme qu'elle admire. C'est parce que nous sommes complices au delà de l'intime que je peux me promener ainsi: mon Maître me connaît. Je n'ai besoin d'aucun courage - simplement de confiance en lui. Par les cordes, c'est lui qui me frôle, c'est lui qui me touche, c'est lui qui me fait accéder au plaisir, en des lieux où la décence ne le permettrait pas. Véritable extension sensible de mon Maître... Pour tout ceci, vous comprendrez mon attrait pour le bondage, ma joie infinie quand je vois les cordes sorties de leur rangement... Mon grand jeu consiste, en ce moment, à me défaire le plus promptement des liens que mon Maître pose - mais je sais bien, et lui aussi, que je n'y arrive que parce qu'il veut bien me laisser jouer ainsi - et que, le jour où il en aura assez de ces petites impertinences, je m'attacherai à rester, stoïque et fière de son plaisir, enlacée de ses soins. |