Les Ludiques

Une autre catégorie d’habitants vit aux confins du BDSM que j’appelle « les ludiques », si leur relation n’est pas stricto sensu BDSM, elle s’inscrit malgré tout dans le cadre du « sûr, sain, consensuel », on ne peut donc la qualifier de SM.

A la différence du couple Maître /soumise, la relation ne véhicule, pour eux, aucune connotation de pouvoir. Il n’y a pas de dominant et de dominé, l’autre est vécu comme un partenaire, un complice. Pour eux le plaisir provoqué par le jeu est la finalité en soi qu’ils assument en tant que tel.
A la différence du couple sadique/masochiste la douleur n’est pas la finalité en soi, elle n’est ni négation de l’autre ni expiation. Elle est source d’un plaisir sensuel, plaisir du moment, parenthèse dans le quotidien. Toujours traduction d’un respect de soi, de l’autre, elle n’a pas le côté destructeur du SM, car elle est contrôlée, apprivoisée.
A la différence des couples libertins ou échangistes qui pimentent leur sexualité de SM, les jeux ne sont pas de simples préliminaires à l’accouplement, ils sont vécus pour eux-mêmes. Si le sexe est présent dans leurs jeux il n’en est ni le moteur ni la finalité, mais un moment de plaisir partagé au même titre que les autres.

Ni Maîtres ni soumises, ni sadiques ni masochistes qui sont-ils alors?

Ce sont souvent des Maîtres ou des soumises qui, ayant déjà vécu une relation BDSM, ont décidé de vivre une relation plus souple et moins contraignante. Ce sont parfois des hommes ou des femmes qui s’approchant pour la première fois du BDSM, apprivoisent ainsi leurs craintes.
Leur choix peut être temporaire dans l’attente d’un partenaire avec qui parcourir les sentiers du BDSM, il peut être plus définitif, envie de passer à une autre forme de rapports ou dicté par les contingences de la vie.

Alors, accueillons-les dans le monde BDSM, leurs pratiques sont certainement plus saines que celles de certains prétendus maîtres qui, même s’ils respectent scrupuleusement les 4 lettres B. D. S. M., en oublient les fondements et la devise.