QUE METTRE DANS UN CONTRAT ?

Le but du contrat est de préciser en détail les éléments clefs de la relation et de prévoir au mieux que faire dans des situations qui pourraient poser problème. Il doit donc être clair et précis et ne pas se cantonner à des déclarations de principe floues. Plus le contrat aura anticipé les situations à problèmes plus celles-ci seront faciles à gérer.

J’avais initialement envisagé de mettre en annexe plusieurs exemples de contrats, à la réflexion, soucieux d’éviter à certains la tentation de faire un copier/coller pur et simple d’un des modèles, j’ai préféré intégrer dans le corps du texte des extraits de ceux-ci.

Le préambule à l’image des contrats classiques commence par nommer les parties, il précise souvent que la soumise signe ce contrat sans pression aucune.

Un premier chapitre précisera les buts et les limites du périple que l’on va entreprendre. C’est là que l’on précise la relation qui aura été décidée (simple relation épisodique, ..., esclavage). Il ne faudra pas hésiter à être le plus précis possible et ne pas se contenter d’une phrase du type « une relation de soumission » sans plus de précision. C’est peut-être la partie la plus difficile à rédiger, car faire une synthèse claire de toutes les idées, de tous les rêves que l’on a en tête, impose d’en avoir intégré tous les tenants et aboutissants.

« I. Objet du contrat :
Le présent contrat a pour objet de définir les relations, les droits et les devoirs qui uniront le Maître et sa soumise dans le cadre d’une relation de soumission BDSM librement consentie.
Par le présent contrat la soumise se met librement et de sa propre volonté sous la protection et la gouverne du Maître. Elle le prie humblement d’accepter la garde de son corps et de son esprit. Elle lui demande d’utiliser les pouvoirs dont il est investi pour la modeler et la façonner.
Par le présent contrat le Maître accepte de recevoir la soumise comme son bien le plus précieux. Il accepte de la protéger et de veiller à son bien-être. Il s’efforcera de la guider et de la faire progresser tant dans la voie de la soumission que dans sa vie. »
NB : Cet exemple pourrait être l’exemple d’une clause mal rédigée et imprécise en ne développant pas assez le type de relation envisagée.

Un deuxième chapitre précise les engagements de chacun ses droits mais aussi ses devoirs vis-à-vis de l’autre. Ce chapitre est important à rédiger car il inclut un « contrat d’objectifs » et rappelle quelques grands principes de la relation.

Pour des questions de clarté je préfère mettre dans une annexe les différents objectifs de vie que la soumise se fixe le listing de ceux-ci pouvant à lui seul nécessiter une page entière.

« II. Engagement de chacun :
1°) La soumise s’engage :
A respecter les termes du présent contrat ainsi que les « 10 commandements de la soumise » en annexe I.
A mettre toute son énergie pour atteindre ses objectifs définis dans l’annexe II sous la direction de son Maître
A se conformer aux directives de vie que lui indiquera son Maître et à les tenir à jour.
A obéir aux ordres de son Maître, à veiller constamment à la satisfaction de ses désirs .
A entretenir avec son Maître une communication honnête et ouverte. A révéler ses pensées, ses sentiments et ses désirs sans hésitation et sans gêne. A l’informer de ses souhaits et de ses besoins perceptibles
2°) Le Maître s’engage :
A respecter les termes du présent contrat ainsi que les « 10 commandements de la soumise » ( cf. annexe I)
A donner des ordres compatibles avec les objectifs ( cf. annexe II) et l’intégrité de sa soumise.
A, s’il l’en juge digne, lui apposer sa marque et a lui faire poser des anneaux
A ne pas tirer de bénéfices financiers de la possession de sa soumise que ce soit en la louant ou la vendant.
A ne pas mettre en péril la vie professionnelle ou familiale de la soumise. »

Un chapitre étudiera les conditions de suspension, modification et même de résiliation du contrat. Plus les conditions de sortie du contrat seront strictes plus il sera prudent de prévoir une limite de durée assez courte. Ne pas prévoir de clause de sortie du contrat est s’exposer à ce qu’en cas de difficulté l’un des deux le rompe de façon brutale. Ce qui a été fait à deux ne doit être défait qu’à deux pour ne pas être traumatisant pour les deux, à court terme pour celui qui se sentira rejeté, à long terme pour celui qui aura manqué à sa parole.

La clause de sortie du contrat doit être prévue de façon à ouvrir le dialogue, permettre à celui qui veut rompre d’expliquer ses motivations, d’analyser à deux les moyens de résoudre le problème et à deux de décider de la conduite à tenir. lle ne doit pas non plus devenir un instrument de chantage à brandir au moindre accrochage.

« IV. Durée du contrat, résiliation :
1°) Résiliation :
Le Maître peut décider à tout moment de suspendre temporairement ou de résilier le contrat. Il en informera sa soumise et lui en expliquera les raisons. Il lui laissera un délai de deux mois pour se retourner si elle le désire. Si la soumise le souhaite il l’assistera et la conseillera dans sa recherche d’un autre Maître.
Si la soumise souhaite suspendre ou résilier le contrat elle en fera la demande au Maître en lui en expliquant les raisons. Celui-ci restera seul juge de la suite à donner à cette requête. S’il l’accepte il en fixera les délais et les conditions.
2°) Durée du contrat :
Le présent contrat est conclu pour une durée de ….mois à compter de la date de signature. A cette date le Maître et la soumise pourront au terme d’une discussion consensuelle décider de le reconduire pour une durée indéterminée, de le modifier ou d’y mettre fin. »

D’autres chapitres peuvent y être ajoutés en fonction de désirs de chacun et des points importants apparus lors de la discussion.

L’expérience m’a appris qu’il est important de discuter puis d’intégrer un chapitre traitant du cas où le Maître désire prendre une autre soumise pour quelques jours ou pour en faire une sœur de collier de sa soumise. En dehors des jeux épisodiques, en club, par exemple, voir une autre soumise s’insinuer dans la relation est toujours déstabilisant pour la soumise en place, il est donc fondamental d’en avoir discuté à l’avance et d’en avoir prévu les modalités.

« Relation avec les autres soumises :
Le Maître aura toute liberté pour pratiquer des séances avec d’autres soumises que ce soit en club ou en tout autre lieu. Il pourra exiger de sa soumise qu’elle lui présente une soumise que ce soit pour participer à une de leurs séances ou assurer son intérim.
Au cas où le Maître désirerait prendre en charge une autre soumise à temps plein il en informera la soumise et lui en expliquera les raisons puis le contrat sera temporairement suspendu afin de permettre à la soumise d’exprimer librement son opinion à laquelle il devra se ranger. En cas d’accord le Maître veillera à traiter chaque soumise à égalité. »

Dans certains contrats, souvent des contrats d’esclavage, est inclus un chapitre traitant des punitions de leurs limites, d’autres en font un sur les marques définitives. En faisant des recherches pour cette page j’ai ainsi pu trouver dans un contrat entre Maître et esclave une clause qui prévoyait que si lors d’une punition l’esclave perdait connaissance le Maître se devait d’attendre un quart d’heure avant de la reprendre ( à zéro ?), ce contrat prévoyait aussi que si le Maître décide de laisser des marques définitives à son esclave il doit obtenir son accord pour préciser plus loin que le Maître peut utiliser tout moyen de coercition à sa convenance pour obtenir un tel accord, les clauses ont au moins le mérite d’être claires et la soumise qui les accepte au lieu de fuir à toutes jambes sait dans quoi elle s’engage.

Certains incluent une clause prévoyant la conduite à adopter par la soumise face aux autres Maîtres, tant pour éviter de sa part des fautes de comportement, mais aussi lui permettre de répliquer a des Maîtres ou prétendu tels qui feraient preuve d’inconduite à son égard, comme cela est très fréquent sur Internet entre autre, sans pour cela se mettre en faute.

« Relation avec les autres Maîtres :
Face aux autres Maîtres la soumise devra adopter une attitude respectueuse qui mette en valeur ses qualités de soumise elle ne pourra cependant leur adresser la parole qu’après autorisation de son Maître. Cependant devant toute inconduite ou avance d’un autre Maître elle devra l’éconduire en lui rappelant qu’elle est la propriété de son Maître et en référer à celui-ci. En aucun cas la soumise ne pourra pratiquer de jeux à connotation BDSM avec quiconque ne lui aura pas été désigné par son Maître. »

Il peut y avoir une partie consacrée aux annexes. Personnellement j’intègre dans le contrat les 10 commandements de la soumise ainsi que, comme expliqué précédemment, les objectifs de la soumise.