La révolution Internet:

Dans les “temps anciens”, venir au BDSM relevait du parcours du combattant. C’était souvent le hasard d’une rencontre qui conduisait à découvrir ce monde, un ami, « initié » qui lâchait un mot, le mot devenait discussion, la machine était enclenchée. Parfois le/la partenaire qui exprimait ses envies. C’est après mures réflexions que seuls les plus motivés parvenaient, au bout du chemin, c’est donc, pour la majorité, parfaitement conscients de leurs envies et de la portée de leurs choix qu’ils se mettaient en quête de celui ou celle qui serait leur compagnon de route.

A la fin des années 70 est apparu le minitel rose avec quelques salons dédiés au BDSM : certains, comme Dress, créés par de réels « aficionados », mais rapidement repris par les mercanti avec pour seule motivation de plumer le gogo à 60 francs de l’heure.

Avec ces services est apparu une nouvelle faune des deux sexes venant projeter sur l’écran leurs obsessions, on a ainsi vu fleurir les Sir Stephen, les O, les Maîtres et les soumises de tous acabits, les Marquis et les chiennes de tous poils, déclinés sous toutes les formes permises par l’encodage minitel.

Cela n’aurait été qu’un phénomène sociologiquement intéressant si certains n’avaient pas trouvé là, la porte d’entrée dans la concrétisation, en réel, de leurs obsessions. Certains se proclamant maître avec pour seul bagage leur libido gonflée du visionnage de casettes pornographiques et pour seul but que de trouver la partenaire assez naïve pour confondre soumise et femme battue. Certaines… faute de s’assumer, se proclament soumise avec pour seul objectif la négation d’elle-même.

Plus grave encore, le minitel est devenu un terrain de chasse pour quelques individus douteux, spécialistes dans l’organisation de soirée hard/trash où une « oie blanche » assez paumée pour les y avoir suivi est livrée en pâture à quelques dégénérés.

Le minitel est mort ! Vive Internet ! La technique a évolué, les coûts de connexion se sont effondrés mais le principe est équivalent. De même que la baisse des tarifs aériens, en ouvrant les portes du monde à un plus grand nombre, a induit le tourisme de masse avec toutes ses dérives ; Internet, en permettant un accès plus facile au BDSM, a amplifié le mouvement amorcé sur minitel et on assiste, là aussi, à des dérives.

C’est par toi-même qu’il te faudra apprendre à naviguer sur Internet en évitant les écueils. Voici quelques éléments pour guider tes premiers afin de t’éviter de grosses déconvenues, mais c’est par tes propres expériences que tu acquerras le sens « marin ».

La souplesse d’Internet a permis que différents services soient proposés à ceux que le BDSM attire, à toi de les utiliser avec discernement.